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Nan mais je rêve... !
3 septembre 2008

Mimi cascadeuse

79711390

Déjà, il m'avait fallu un bon quart d'heure pour décider si j'allais ou non les sortir, ces poubelles, parce que le mardi soir c'est le jour des sacs jaunes papier-cartons, et ils étaient pleins ces sacs, mais quand même, c'est dehors, trèèèèès loin, au bout de l'impasse, ça peut bien attendre mardi prochain le papier-carton, ça gêne pas, d'abord je regarde le docteur Shepherd à la télé, alors bon, tant pis pour les poubelles, ouais mais quand même, l'autre poubelle, la noire, elle est pleine aussi, y a des trucs moisis dedans, alors bon... oui, mais c'est dehors, c'est loin... oui mais quand même, elle est pleine... oui mais Derek... pis j'ai pas envie...
Hoooo, c'est la pub, vite je prends une goulée d'énergie, j'enferme le chat à la cuisine pour ne pas qu'elle me suive et je descends mes 2 sacs-poubelle. (Bon, en même temps, c'était une cassette dans le magnétoscope, parce que le docteur Shepherd ça passe vraiment trop tard le lundi soir, surtout quand y a école le lendemain ! Mais quand même, c'était la pub même sur la cassette, donc go.) (Faut pas briser les élans impromptus, déjà que je ne pas toujours sûre que les ordres viennent de mon cerveau, alors !)

Onze ans que j'habite cet appart, ONZE ans que je descends cet escalier au moins 2 fois par jour quand ce n'est pas une dizaine, que je fais super gaffe à la première marche qui est très haute et me fait mal à la hanche si je viens juste de me lever. (Qu'est-ce que je fous en bas de chez moi au réveil ? Bé c'est quand le chat veut sortir, il faut lui ouvrir ma porte d'entrée ET la porte commune en bas, mademoiselle ne sait pas faire, pfff)

J'ai juste oublié la toute dernière marche, en fait, le bord du... trottoir. Quand ma tatane a basculée orteils en avant, comme une vraie danseuse-étoile sur une pointe, debout contre le bord du trottoir au lieu de se poser bien à plat sur le trottoir. Je n'ai même pas compris tout de suite ce qui se passait, mais j'ai senti l'intérieur de mon genou faire cling-clang-cloung-cleung, ce qui est très différent de cling-claaac, sensation-son caractéristique du déboîtement, qui cesse toute douleur quand on arrive à obtenir le claac-cling inverse, signe que tout est revenu en place. Non non non, là ça a fait cling-clang-cloung-cleung, beaucoup plus long que d'habitude, qu'est-ce qu'il est haut ce put'£%& de bord de trottoir... Me suis niqué le genou là, ya pas à se poser de question, c'est fait c'est fait.
Je crois que je suis tombée au ralenti, en fait.
Je vous dis pas le bruit des sacs-poubelles s'écrasant au sol, avec les conserves dedans, je me demande même s'ils n'ont pas rebondi ! Et moi pendant ce temps-là, je terminai mon gadin. C'est fou tout ce qu'on peut penser en une demie-seconde...
- put%§& non, pas le genou, comment je vais faire avec l'école ?
- Aaaaaah mais je continue de tomber en plus, aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
- Aaah, là il va me manquer un bout d'orteil, juste le dessus contre l'ongle
- ok, voilà le sol, aïe, mais ça râpe le goudron, bobo tibia gauche
- ah non mais c'est pas fini, cette chute, roulé-boulé vers l'avant maintenant, bon sang je devais avoir le pas super alerte pour que ça dure aussi longtemps, quelle énergie dans cette chute !
- aïïïïe les paumes, oui, bon d'accord
- oh lalalala mon genou, mais comment je vais faire ? mais quelle c*** !
- quoi, y'a encore de l'élan, mais arrêtez-moi où je vais aller m'écraser contre la porte des garages si ça continue !
- Tiens, si je lâchais les sacs poubelle au fait ?
- Ouaaarf, la terre est basse, et dure aussi, me voilà à ras du sol, supeeeer, ça s'arrête quaaaand ?
- le menton, ok, la joue ? allons-y, le front ouais bon ça va aller là non ?
- mon genou, mon genou... oh non, la poisse, pas le genou...
- euh, tiens, ça bouge plus ? Fini, le roulé-boulé ? c'est sûr, c'est tout stable maintenant ?

Et me voilà roulée en boule, le visage aplati contre le goudron, les paumes à plat, dans la nuit noire, au milieu de l'impasse... Chose étonnante de ma part, le fou-rire n'est pas venu. Perplexe, scotchée même, avec une seule pensée : est-ce que je vais pouvoir me relever...? J'ai basculé sur le côté, ai soulevé la jambe pour tendre le genou correctement et tenter de tout remettre dans un axe plausible... Bon, il se tend, c'est déjà ça. C'est fragile, c'est douloureux, mais je peux l'étendre.
A 1 mètre de moi, les lueurs de la télé filtraient à travers les fentes des volets de mon voisin. Il a entendu le barouf de la dégringolade des sacs poubelle, il va venir voir ? Non, même pas, personne ne bouge dans l'impasse. Je me rends compte que je n'ai même pas crié, rien, aucun son. La méga-gamelle silencieuse...

Je suis restée 5 bonnes grosses minutes assise par terre au milieu de la route, le temps de reprendre mes esprits, à me frotter les paumes endolories, la jambe tendue, à écouter mon genou (mais oui mais oui, absolument, plus de cling, plus de clang) avant d'oser essayer me relever. Et si j'y arrivais pas, et si ça faisait trop mal ? J'appelerai mon voisin. Après tout, il est que minuit ! Quelle c***, mais quelle c***...
Au premier étage, la lumière dans ma cuisine et la minette sur le bord de la fenêtre qui me regarde et qui fait les 100 pas, pourvu qu'il ne lui vienne pas à l'idée de sauter depuis tout là-haut, ce serait le bouquet.

Et puis je me suis lancée, et oh miracle, le genou a répondu présent, le pied s'est posé à plat, j'ai pu prendre appui... ouf, c'est déjà ça. Mais ça tire derrière le genou, et pas qu'un peu. J'ai le souvenir d'entorses où il m'était bien impossible de poser le pied par terre. Là je peux marcher, tout doux, surtouuuut ne pas tenter un twist...

Alors j'ai ramassé mes sacs poubelles, légérement éventrés !, et je les ai conduits au bout de l'impasse. Dooooooucement.
J'ai remonté l'escalier de même, ai désinfecté paumes, épaule, menton, front, tibia, et enfin j'ai relancé ma cassette. Bon sang, y'a tellement de toubibs dans cette série, et même pas un pour venir me masser avec un anti-inflammatoire !!! (à défaut de Derek, moi je veux bien Alex, hein !)

J'ai quitté la genouillère pour dormir (quand je vous dis que je suis équipée !), j'ai fait gaffe à chaque retournement cette nuit. J'appréhendais le lever, mais non, je peux toujours appuyer la jambe par terre même si je sens que c'est pas bien stable, et la douleur est supportable. Un peu endolorie au niveau des épaules aussi, c'est tout. Bien sûr je ne ferai pas des kilomètres, mais bon, j'ai quand même claudiqué jusqu'à la pharmacie (ma toubib est fermée le mercredi), qui m'a confirmé que anti-inflammatoires + immobilisation dans la genouillère rigide (2 lamelles de fer de chaque côté, mais oui mais oui !) c'était la bonne solution, elle m'a aussi conseillé l'huile essentielle de gaulthérie associé à l'eucalyptus, pourquoi pas. Maintenant, j'ai le genou bien fixé ET qui sent bon !

Pas besoin de m'arrêter donc, ouf (enfin j'espère... on verra ça demain) (on est rarement assis à l'école, et encore moins quand il y a plusieurs niveaux !), c'est que je n'ai rien laissé en classe pour un éventuel remplacement, tout est prêt mais il n'y a que moi qui sais où c'est, qui sais quelle évaluation je veux faire ces premiers jours, tout ça tout ça... je me voyais mal expliquer tout ça au téléphone.

Demain, ce sera lentement, mais sûrement. En terrain plat ça ira, monter les escaliers, tout doux, les descendre... ça risque d'être une autre paire de manche ! Je mettrai la genouillère, mais je ne sais pas si je la supporterai toute la journée. Aujourd'hui je supporte, mais je suis surtout assise depuis ce matin (voire couchée, pour la sieste !) Je m'oblige à fait quelques pas dans le couloir, je fais trèèèèès attention à bien rester dans le bon axe, je suis pas prête de pouvoir à nouveau m'asseoir en tailleur, c'est moi qui vous le dis, et j'ai pas tellement envie d'essayer pour le moment d'ailleurs...
Sur ce, c'est l'heure de mes antalgiques, ah mais.

...

Alors non, il ne faut pas, vraiment non, il ne faut pas...

... oublier qu'il y a un bord de trottoir. Les bords de trottoirs ne s'en vont pas quand la nuit on n'a plus besoin d'eux..., eeeeeet ouiiiiii. (Par contre il faut que l'on re-signale au proprio que la puce de détection de mouvement pour la lumière dans l'impasse est défectueuse, elle ne s'est activée que quand j'ai basculé pour me relever !)

... tergiverser des heures pour sortir la poubelle. J'avais pas envie, ça devait être un signe en fait !

... sortir en tatannes. J'aurais peut-être évité de m'arracher 1/2 ongle d'orteil.

Mais quel put%&£ de gadin, mes aïeux !!!

Pfff, ça va se moquer parmi les collègues, demain...

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Commentaires
J
Indemne, indemne... sans casse certes, mais avec une bonne entorse qui m'a tenu 3 semaines, quand même. Mais sans casse, c'est vrai.
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L
Telle que tu décris ta chute, tu as eu du bol de t'en tirer indemne ! Tu dois avoir une bonne étoile quelque part...
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2
aïe.ouille.aïe.mmmhhh.pense à laisser une lampe torche aussi à coté des poubelles - pour quand il te prend de les sortir à minuit...
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L
Et bein ma belle je crois bien que cette rentrée était celle des gadins : tu sais aussi que j'en ai pris un très très beau la semaine dernière accompagnée d'une entorse du genoux. Et bien en arrivant lundi au boulot,j'ai retrouvé une collègue du collège avec un beau pensement sur le menton. Nous nous sommes racontés nos chuttes du week-end et nos atérrissages ...Les fonctionnaires de l'éducation nationale n'ont pas eu suffisamment de vacances pour se reposer et ont donc tous repris fatigués ... Que penses-tu de faire une pétition pour Darcos ?
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J
Luitne > il va, il va ! (merci de t'inquièter)<br /> J'avais quitté la genouillère dimanche mais je l'ai remise lundi dans l'aprèm', ça tirait trop. Je crois que c'était trop tôt...<br /> Aaaah , le gadin devant public inconnu... chanceuse, va ! (mouhahahahaha)
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