Quand je dis que je buggue !!!
Je ne sais pas si, comme me le suggère Mistinguette faudrait que je passe un contôle technique, que je fasse réviser les soupapes ou les cardans, mais dans l'escalade des bugs qui m'affectent en ce moment je suis montée assez haut aujourd'hui...
Une bête histoire de prénom qui n'est pas le bon.
Se tromper de prénom, c'est courant je pense. Ne me dites pas que ça ne vous est jamais arrivé, même si vous n'êtes pas prof !!! Ma mère est une spécialiste, avant d'appeler l'un de nous elle passait régulièrement toute la fratrie en revue -heureusement que nous ne sommes que 3 !- et nommait même sa soeur, ma tante, avant de trouver le bon. On est habitués, et ça arrive encore... :-D
Bah en classe, c'est pareil pour moi. Je sais très bien à qui je parle, je ne mélange absolument pas les enfants, simplement un prénom se faufile tout seul vers la sortie avant de passer par la case "activation réfléchie", et de temps en temps, bé... ce n'est pas le bon. Ma bouche va trop vite, en fait. Terrible.
Le cerveau fait des associations, et envoie l'un à la place de l'autre.
Les élèves sont habitués, ils protestent gentiment, ça les amuse.
C'est là aussi qu'on voit la place que prennent certains loustics dans notre inconscient.
Il m'arrive parfois de lâcher un "YAYA !!!" tonitruant quand Nono fait l'idiot à l'autre bout de la classe, alors que Yaya, ça fait déjà plus de 2 ans qu'il n'est plus dans ma classe... Mais le prénom va avec le ton employé, quand vraiment il avait usé ma patience jusqu'à la corde. Dans ce cas-là, tout le monde est surpris, moi itou, ce que sont les réflexes tout de même, et Nono carrément interloqué, parce que pour lui, Yaya est un très grand de l'école qui n'a vraiment rien de rien à voir avec notre classe actuelle. Ben vouais, mais Yaya aussi est passé par la case CP, il y a quelques temps... et moi je m'en souviens parfaitement, croyez-moi bien.
Ce matin, c'est Zézé qui m'usait.
J'étais en séance de lecture côté CP, les CE1 planchaient avec leur dictionnaire, mais Zézé tournait en boucle, un lancinant "Maîtreeeesse... maîtreeeeeesse... maîtreeeeesse....", alors qu'il voyait bien que je n'étais pas disponible et qu'il devait attendre un peu que j'aie terminé de m'occuper de l'un de ses camarades pour m'appeler. Et pis d'abord on n'appelle pas en boucle comme ça, on lève le doigt, enfin !
Je savais très bien ce qu'il voulait en plus -me dire qu'il ne trouvait pas le mot-, alors que moi, ce que je voulais, c'était qu'il active ses neurones ET le courage qui lui faisait défaut ce matin.
Et il persistait, avachi sur son dictionnaire...
"Maîtreeeesse... maîtreeeeeesse... maîtreeeeesse.... maîtreeeeesse...."
Aaaarrggghh ! ><
C'est sorti tout seul, je me suis retournée d'un seul coup vers lui :
- Bernard, ça suffit !!!
Oh le regard interloqué de Zézé.
Oh l'instant de flottement... puis le fou-rire général dans la classe.
Et le mien...
Bernard ???
Collègue2, quoi.
Enfin, non, ça n'est pas son vrai prénom bien sûr, mais c'est un truc du genre -et je n'ai rien contre les Bernard !- un prénom plutôt génération 50's et qu'on ne retrouve absolument pas chez les petits garçons de 7 ans, en 2010. Totalement in-con-gru.
Certes, collègue2 me porte "un peu" sur le système, parfois, pour des petites raisons diverses, variées et usaaaaaantes, des raisons de collègues. Certes il a fait très très fort dernièrement, et m'a littéralement exaspérée à plusieurs reprises.
Là, je crois que c'est clair, au moins !
Bien sûr, je leur ai raconté, à collègues 1 et 2, mdr à la récré.
Du coup collègue2 est tout à fait flatté d'accaparer ainsi mon subconscient. Il en rigolait encore à 16h30...
Spa gagné, hein.
Bon, je vais dormir. Je crois que ça s'impose...
(Mon pauv' Zézé... :-)