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Nan mais je rêve... !
12 mars 2008

Carte postale # 22

banniere_carte_22

C'est M'sieurM'sieur (comment, vous n'êtes pas encore passés chez lui ? Mais courez vite, enfin, c'est un régal !), il a la plume acérée et il a eu une super idée : après enquête minutieuse, il s'agit de trouver dans quelles circonstances cette carte (voir un peu plus bas) a été envoyée.
Et il a proposé à ses lecteurs d'enquêter de leur côté, et comme moi j'ai un monceau de trucs à faire pour le boulot mais que je suis pas plus motivée que ça, ben... me suis laissée convaincre de participer !

Voici donc ma (modeste) contribution à cette jolie initiative, vous trouverez chez MonsieurMonsieur la liste des autres participants, et chez eux ou chez lui d'ailleurs, leurs propres nouvelles.
Et c'est aujourd'hui le 12, donc... enfin bref, voilà voilà ma mienne !

                                          ****************                          

                  Recto1                     Verso2
(texte : Amélioration, mais digestion toujours difficile et grande lassitude. Amitiés, Auber.
Destinataire : Docteur Cénas à Saint Etienne)
   

-      Nan mais sans blaguer, tu n’aurais pas dû.
-      
Il fallait bien que je lui montre, quand même !
-      
Justement, c’était de la pure provocation, et toi tu as sauté dedans à pieds joints comme dans une bouse.
-      
Prends-le comme un défi. J’étais capable de le faire, je l’ai fait.
-      
Ah ça, oui, tu l’as fait. Et la suite, tu l’avais prévue ?
-      
Mmmhhppfff. Elles avaient bien préparé leur coup.
-      
Tiens, tu t’en rends compte, maintenant ?
-      
Tous ces plats aussi… c’était quand même appétissant, non ? D’accord, j’ai un peu trouvé bizarre que le gâteau de fête soit si poivré, mais…
-      
Poivré, pimenté, huilé, vinaigré, elles y sont allées à fond. Et toi aussi d’ailleurs.
-      
Tais-toi, j’ai mal.
-      
Où ça, à la tête ? Ailleurs… ?
-      
Fallait bien aider à faire descendre.
-      
A même le pichet, tu trinquais, tu parles !
-      

-      
Tu t’es mis dans un de ces états, quand même.
-      
C’est Aimée… elle a dit que si je voulais l’emmener au p’tit bal, je devais faire honneur à son buffet. Qu’il ne devait rien rester.
-      
Donc on te dit une jolie phrase et toi tu enfournes tout ?
-      

-      
Le p’tit bal des quais du Doubs ? Avec toi ? Tu permets, je ris un peu. Elle sait que tu danses comme un ours ? Remarque, tu danses d’une autre façon, pour le moment, en fait.
-      
Vas-y, moque-toi.
-      
Parce que là tu vas mieux ? Hé ben, elles ne t’ont pas loupé les frangines. Tiens, avale ça, c’est Marie qui te dit que ça atténuera les crampes.
-      
Errk, c’est bien amer dis donc… Bon, Jean, tu m’fatigues, laisse-moi faire une sieste. Va donc faire un tour, tu veux ?
-      
Oui, je te laisse à tes soucis gastriques. D’ailleurs j’ai un truc à faire. Allez salut Henri, la prochaine fois je t’apporte un bon gâteau, ça te dit ? Tu veux que j’amène Aimée, aussi … ?
-      Humpfff. T’es pas drôle, Jean.

Jean Auber sortit de la maison, un large sourire aux lèvres.
Ils avaient finalement réussi à clouer le bec à ce prétentieux, qui se vantait sans répit d’avoir une force herculéenne grâce à son appétit d’ogre. Ça n’avait pas été simple, même après avoir englouti, seul, l’équivalent d’un repas pour 15, il avait tenu à démontrer son adresse en jonglant avec des troncs d’arbres, puis il avait encore insisté pour qu’ils le regardent, qu’ils l’admirent, tirer la grosse cariole à main nues.
A croire que tous les ingrédients cachés dans la cuisine des sœurs Cénas mettaient davantage de temps à agir sur lui que sur un homme normal.
Quand brusquement il était –enfin- parti en courant, chancelant, plié en 2, Aimée n’avait même pas eu l’ombre d’un remord dans le regard, juste un pincement de lèvres satisfait.
Depuis, en revanche, la puissance et l’efficacité des herbes semblaient être multipliées. En repensant à l’état pitoyable dans lequel il avait trouvé son voisin cet après-midi, plus blanc qu’un linge, toujours recroquevillé, cerné, transpirant, le sourire du farceur s’élargit encore. Il lui faudrait bien plus d’une semaine pour se remettre, d’autant que les onguents que lui faisait passer la cadette Cénas n’étaient pas vraiment reconnus par les livres de sciences médicales.

Il restait à Jean une promesse à tenir : avertir le docteur du résultat des agapes, sans trop en dire pour ne pas qu’il se sente obligé d’écourter son voyage familial à Saint Etienne. Il avait bien volontiers prêté ses connaissances en plantes médicinales, notamment laxatives, pour aider Jean et ses filles à jouer un bon tour à ce fanfaron qui l’insupportait lui aussi, et qu’il n’aimait pas voir tourner lourdement autour de son aînée. Mais il ne fallait pas l’inquiéter par l’ampleur qu’avait prise la mauvaise plaisanterie.
C’est que les sœurs n’avaient pas l’air de vouloir s’arrêter en si bon chemin.

Henri visiblement hors service, il ne restait plus à Jean Auber qu’à inviter la belle Aimée au p’tit bal des quais du Doubs dans les jours à venir. Mais il ne s’agissait pas que le docteur rapplique plus vite que prévu.

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Commentaires
J
Little Girafe > Aaaaah, mais j'ai pas encore fait le tag précédent !!! D'ici que j'y arrive, il n'y aura plus de collègue à qui refiler le bébé !<br /> (bon, d'accord, je réfléchis, pfiouuu...)
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L
Taguée...<br /> Cette fois, 6 de tes manies de maîtresse ! <br /> Si tu veux, tu refiles le bébé à 6 nouvelles victimes !
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J
Nath > alors si ça t'a plu je suis contente !<br /> <br /> ma zinecou > allons, allons...<br /> (bisous !)<br /> <br /> MonsieurMonsieur > très honnêtement j'ai carrément a-do-ré aller découvrir les textes de chacun (au moins 16 participations, j'ai bien compté ?), leurs diversités, tout ça tout ça. A partir de quelques mots sur une vieille carte, waouh, que d'imagination.<br /> Merci à toi pour l'idée, et moi je suis partante pour remettre ça dans 3 mois !
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M
Et pan rien à voir avec les autres. C'est pas une mine ces cartes postales ? Bravo.
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P
Quelle plume!...<br /> Bravo!
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