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Nan mais je rêve... !
27 septembre 2008

Colore le monde

En lecture avec mes CE1, nous sommes en ce moment dans
"Le magicien des Couleurs" (Arnold Lobel)

L'histoire du temps où tout était gris, quand la couleur n'existait pas encore.
Et ce magicien-savant invente par hasard le bleu, les gens du village sont si contents qu'ils peignent tout en bleu, même les vaches et les coccinelles, mais au bout d'un temps tout ce bleu partout, ça leur file le blues...
Alors le magicien retourne à ses expériences, et découvre le jaune. Et à nouveau ils peignent tout, animaux, maisons, tout en jaune, mais très vite ils sont éblouis, se payent des migraines terribles, et comme ils ne peuvent plus ouvrir les yeux tellement tout est lumineux, les gens se cognent partout et se font très mal.
Alors le magicien cherche, cherche, cherche, et invente le rouge. Hop, ils sont si contents qu'ils peignent tout en rouge... et tout ce rouge leur monte à la tête, le village finit en bagarre générale, tout le monde est très énervé.
A nouveau le magicien essaie de trouver autre chose, mais tout ce qu'il arrive à fabriquer, c'est toujours du bleu, du jaune et du rouge. Les marmites finissent par déborder, les couleurs se mélangent, vert, violet et orange apparaissent, et enfin ils comprennent que pour que ce soit beau il faut utiliser un peu toutes les couleurs, et avec parcimonie.

C'est l'occasion de découvrir avec eux (mes élèves, pas les villageois !) les expressions qui contiennent des couleurs (rire jaune, rouge de colère, avoir la main verte, une peur bleue...) et à ce titre je leur ai demandé de continuer à chercher à la maison, avec l'aide des parents, histoire d'élargir un peu le panel.

Le lendemain, mise en commun des trouvailles, et bien sûr chacun doit expliquer l'expression qu'il annonce.
Blanc comme neige, comme un linge, un cachet d'aspirine, une balle à blanc, connu comme le loup blanc, montrer patte blanche,
Se mettre au vert, avoir le feu vert, vert de rage,
Un bleu de travail, être fleur bleue, avoir du sang bleu, être un cordon bleu,
Rouge comme une écrevisse, une pivoine, une tomate, rouge de honte, être dans le rouge,
Voir la vie en rose, le rose aux joues,
Broyer du noir, nuit noire, travailler au noir, avoir des idées noires...
Chacun explique plus ou moins à tâton ces expressions soufflées par les parents.

Mais jaune, on n'a que "rire jaune" (expression utilisée dans le livre) ? Moi-même je n'en trouve pas d'autre... Quand Lala lève le doigt :
- Papa, y m'a dit "boire un p'tit jaune".
(Hahaha, sacré papa) (Je le connais un peu, il accompagne les classes à la piscine depuis 7 ans)
- Ouiiii, et qu'est-ce ça veut dire ?
- Ben, y m'a dit, c'est quand on boit, comme une pastille, avec beaucoup d'eau...
- (ne pas rire, ne pas rire, ne pas rire) Tu veux dire "pastis" au lieu de pastille ?
- Euuuh, oui ?
J'explique à la classe, que c'est un alcool qui se boit souvent à l'apéro, dans lequel on met beaucoup d'eau, et qui effectivement est... jaune.

Lala relève le doigt :
- Papa y m'en a dit une autre aussi.
- Ouiiiiiii ?
- C'est "voir des éléphants roses".
- C'est quand on a bu trop de p'tits jaunes, ça !

Mouhahahahahahaha !!!! J'imagine la tête du papa tout content d'imaginer la mienne quand sa fille rapporterait les expressions trouvées... et j'attends de le recroiser cette semaine, histoire qu'il me paye un coup !

 

Bonus : suite à cette séance chargée, (c'est que ça en fait, des nouvelles expressions à découvrir pour ces enfants de 6-7 ans, et puis le temps que chacun explique ce qu'il a trouvé, ça a duré un bon moment), je leur dis de ranger leur table et de sortir en récré.
- C'est vrai maîtresse, on a le feu vert ?
Yeeeeeessssssssss, ça c'est du réinvestissement du tac-au-tac !

 

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20 septembre 2008

Obtus... ?

Depuis 15 jours nous apprivoisons le signe +, il y a une semaine on a attaqué le = , et voilà, les CP se lancent dans l'addition. On a beaucoup manipulé, on a compté des jetons, divers objets, des doigts, on a écrit les additions correspondantes, on a cherché (et trouvé) les résultats, tout le monde semble avoir compris, super.

Et enfin hier, on passe à la phase "sur cahier", un exercice avec une demie-douzaine de 2 + 3 =, ou 3 + 1 = à compléter, très simple.
Zézé semble perplexe alors que le reste du groupe compte sur les doigts et s'applique en tirant la langue.
Je vais le voir.
- Il faut mettre le même nombre partout, c'est ça maîtresse ?
- Ah non, tu dois compter et écrire combien ça fait. Tu sais, comme on a fait toute cette semaine avec les jetons, et quand on écrivait sur l'ardoise et qu'on comptait avec les doigts, tu te souviens ? Le signe +, ça veut dire qu'on met ensemble, on prend 2, et puis on prend 3, et on compte tout ensemble.
- Oui, mais je peux mettre le même nombre partout ?
- Non non, il faut que tu comptes, le résultat ne sera pas toujours le même. Tu veux qu'on fasse le premier tous les deux ? (on fait, on compte sur les doigts, etc) Voilà, tu as trouvé, ça fait 5, tu l'écris ici. Tu as bien compris ?
- Euuh, oui. Mais après je dois mettre le même nombre là et là et là ?
- Tu dois compter ce qui est écrit à chaque fois, là maintenant c'est 3 + 1, tu cherches combien ça fait et tu écris le résultat sur le trait, ça ne fera pas toujours la même chose.
- Ah, d'accord.

Et Zézé se met au travail... puis relève le doigt.
- Oui Zézé ?
- Je peux mettre le même nombre partout sur les traits ?
- Non, il faut que tu comptes chaque addition, ça ne fera pas toujours le même résultat.
- Mais après je dois mettre le même nombre ?
- Noooooon, tu dois comp-ter à chaque fois !
- Mais pourquoi je peux pas mettre toujours le même nombre ?
- Parce que les nombres sont différents, là et là, tu vois bien, donc quand tu compteras le résultat ne sera pas le même partout. Il faut que tu comptes à chaque fois pour trouver combien ça fait, et quand tu as trouvé, tu l'écris.
- Ah oui.

10 minutes plus tard, Zézé m'amène son exercice pour correction.
- J'ai fini, maîtresse. C'était pas dur, j'ai mis le même nombre partout. C'est juste ?

...

Aaaaaaaaaaaaarrrrgggghhhhhhhhhhhhhh.

15 septembre 2008

Pffffff...

En fait c'est complètement idiot,
de tapoter un oeuf dur sur la table afin de fendiller la coquille pour pouvoir l'écaler,
d'insister parce que la coquille résiste beaucoup plus qu'elle ne devrait,
y aller carrément franco, du coup...
... et se rendre compte alors que l'oeuf en question n'était pas cuit dur du tout.

J'aime pas me servir de l'éponge dès 7 h du mat' !!!

10 septembre 2008

Dialogue

Toute première séance de lecture de l'année, avec les CE1.
Je veux savoir comment est-ce qu'on sait qu'un personnage parle dans le texte, et ils m'expliquent, les "petits triangles pas fermés", les "espèces de flèches", là, avant et pis après la phrase, tu vois ?

Je dessine de beaux guillemets au tableau et leur demande comment ça s'appelle.
Grand silence. C'est rare que personne ne sache, c'est rare aussi que personne ne tente une réponse même à côté de la plaque. (Mais bon, c'est le début de l'année, on ne se connait pas bien encore, ils n'osent peut-être pas...)

Pourtant ils cherchent, je les entends réfléchir.
Finalement Lala lève le doigt, timidement :
- Les... euh... les aiguillettes, c'est ça ?

Je n'ai pas pu réprimer le grand sourire.
On va passer de bons moments, cette année !

3 septembre 2008

Mimi cascadeuse

79711390

Déjà, il m'avait fallu un bon quart d'heure pour décider si j'allais ou non les sortir, ces poubelles, parce que le mardi soir c'est le jour des sacs jaunes papier-cartons, et ils étaient pleins ces sacs, mais quand même, c'est dehors, trèèèèès loin, au bout de l'impasse, ça peut bien attendre mardi prochain le papier-carton, ça gêne pas, d'abord je regarde le docteur Shepherd à la télé, alors bon, tant pis pour les poubelles, ouais mais quand même, l'autre poubelle, la noire, elle est pleine aussi, y a des trucs moisis dedans, alors bon... oui, mais c'est dehors, c'est loin... oui mais quand même, elle est pleine... oui mais Derek... pis j'ai pas envie...
Hoooo, c'est la pub, vite je prends une goulée d'énergie, j'enferme le chat à la cuisine pour ne pas qu'elle me suive et je descends mes 2 sacs-poubelle. (Bon, en même temps, c'était une cassette dans le magnétoscope, parce que le docteur Shepherd ça passe vraiment trop tard le lundi soir, surtout quand y a école le lendemain ! Mais quand même, c'était la pub même sur la cassette, donc go.) (Faut pas briser les élans impromptus, déjà que je ne pas toujours sûre que les ordres viennent de mon cerveau, alors !)

Onze ans que j'habite cet appart, ONZE ans que je descends cet escalier au moins 2 fois par jour quand ce n'est pas une dizaine, que je fais super gaffe à la première marche qui est très haute et me fait mal à la hanche si je viens juste de me lever. (Qu'est-ce que je fous en bas de chez moi au réveil ? Bé c'est quand le chat veut sortir, il faut lui ouvrir ma porte d'entrée ET la porte commune en bas, mademoiselle ne sait pas faire, pfff)

J'ai juste oublié la toute dernière marche, en fait, le bord du... trottoir. Quand ma tatane a basculée orteils en avant, comme une vraie danseuse-étoile sur une pointe, debout contre le bord du trottoir au lieu de se poser bien à plat sur le trottoir. Je n'ai même pas compris tout de suite ce qui se passait, mais j'ai senti l'intérieur de mon genou faire cling-clang-cloung-cleung, ce qui est très différent de cling-claaac, sensation-son caractéristique du déboîtement, qui cesse toute douleur quand on arrive à obtenir le claac-cling inverse, signe que tout est revenu en place. Non non non, là ça a fait cling-clang-cloung-cleung, beaucoup plus long que d'habitude, qu'est-ce qu'il est haut ce put'£%& de bord de trottoir... Me suis niqué le genou là, ya pas à se poser de question, c'est fait c'est fait.
Je crois que je suis tombée au ralenti, en fait.
Je vous dis pas le bruit des sacs-poubelles s'écrasant au sol, avec les conserves dedans, je me demande même s'ils n'ont pas rebondi ! Et moi pendant ce temps-là, je terminai mon gadin. C'est fou tout ce qu'on peut penser en une demie-seconde...
- put%§& non, pas le genou, comment je vais faire avec l'école ?
- Aaaaaah mais je continue de tomber en plus, aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
- Aaah, là il va me manquer un bout d'orteil, juste le dessus contre l'ongle
- ok, voilà le sol, aïe, mais ça râpe le goudron, bobo tibia gauche
- ah non mais c'est pas fini, cette chute, roulé-boulé vers l'avant maintenant, bon sang je devais avoir le pas super alerte pour que ça dure aussi longtemps, quelle énergie dans cette chute !
- aïïïïe les paumes, oui, bon d'accord
- oh lalalala mon genou, mais comment je vais faire ? mais quelle c*** !
- quoi, y'a encore de l'élan, mais arrêtez-moi où je vais aller m'écraser contre la porte des garages si ça continue !
- Tiens, si je lâchais les sacs poubelle au fait ?
- Ouaaarf, la terre est basse, et dure aussi, me voilà à ras du sol, supeeeer, ça s'arrête quaaaand ?
- le menton, ok, la joue ? allons-y, le front ouais bon ça va aller là non ?
- mon genou, mon genou... oh non, la poisse, pas le genou...
- euh, tiens, ça bouge plus ? Fini, le roulé-boulé ? c'est sûr, c'est tout stable maintenant ?

Et me voilà roulée en boule, le visage aplati contre le goudron, les paumes à plat, dans la nuit noire, au milieu de l'impasse... Chose étonnante de ma part, le fou-rire n'est pas venu. Perplexe, scotchée même, avec une seule pensée : est-ce que je vais pouvoir me relever...? J'ai basculé sur le côté, ai soulevé la jambe pour tendre le genou correctement et tenter de tout remettre dans un axe plausible... Bon, il se tend, c'est déjà ça. C'est fragile, c'est douloureux, mais je peux l'étendre.
A 1 mètre de moi, les lueurs de la télé filtraient à travers les fentes des volets de mon voisin. Il a entendu le barouf de la dégringolade des sacs poubelle, il va venir voir ? Non, même pas, personne ne bouge dans l'impasse. Je me rends compte que je n'ai même pas crié, rien, aucun son. La méga-gamelle silencieuse...

Je suis restée 5 bonnes grosses minutes assise par terre au milieu de la route, le temps de reprendre mes esprits, à me frotter les paumes endolories, la jambe tendue, à écouter mon genou (mais oui mais oui, absolument, plus de cling, plus de clang) avant d'oser essayer me relever. Et si j'y arrivais pas, et si ça faisait trop mal ? J'appelerai mon voisin. Après tout, il est que minuit ! Quelle c***, mais quelle c***...
Au premier étage, la lumière dans ma cuisine et la minette sur le bord de la fenêtre qui me regarde et qui fait les 100 pas, pourvu qu'il ne lui vienne pas à l'idée de sauter depuis tout là-haut, ce serait le bouquet.

Et puis je me suis lancée, et oh miracle, le genou a répondu présent, le pied s'est posé à plat, j'ai pu prendre appui... ouf, c'est déjà ça. Mais ça tire derrière le genou, et pas qu'un peu. J'ai le souvenir d'entorses où il m'était bien impossible de poser le pied par terre. Là je peux marcher, tout doux, surtouuuut ne pas tenter un twist...

Alors j'ai ramassé mes sacs poubelles, légérement éventrés !, et je les ai conduits au bout de l'impasse. Dooooooucement.
J'ai remonté l'escalier de même, ai désinfecté paumes, épaule, menton, front, tibia, et enfin j'ai relancé ma cassette. Bon sang, y'a tellement de toubibs dans cette série, et même pas un pour venir me masser avec un anti-inflammatoire !!! (à défaut de Derek, moi je veux bien Alex, hein !)

J'ai quitté la genouillère pour dormir (quand je vous dis que je suis équipée !), j'ai fait gaffe à chaque retournement cette nuit. J'appréhendais le lever, mais non, je peux toujours appuyer la jambe par terre même si je sens que c'est pas bien stable, et la douleur est supportable. Un peu endolorie au niveau des épaules aussi, c'est tout. Bien sûr je ne ferai pas des kilomètres, mais bon, j'ai quand même claudiqué jusqu'à la pharmacie (ma toubib est fermée le mercredi), qui m'a confirmé que anti-inflammatoires + immobilisation dans la genouillère rigide (2 lamelles de fer de chaque côté, mais oui mais oui !) c'était la bonne solution, elle m'a aussi conseillé l'huile essentielle de gaulthérie associé à l'eucalyptus, pourquoi pas. Maintenant, j'ai le genou bien fixé ET qui sent bon !

Pas besoin de m'arrêter donc, ouf (enfin j'espère... on verra ça demain) (on est rarement assis à l'école, et encore moins quand il y a plusieurs niveaux !), c'est que je n'ai rien laissé en classe pour un éventuel remplacement, tout est prêt mais il n'y a que moi qui sais où c'est, qui sais quelle évaluation je veux faire ces premiers jours, tout ça tout ça... je me voyais mal expliquer tout ça au téléphone.

Demain, ce sera lentement, mais sûrement. En terrain plat ça ira, monter les escaliers, tout doux, les descendre... ça risque d'être une autre paire de manche ! Je mettrai la genouillère, mais je ne sais pas si je la supporterai toute la journée. Aujourd'hui je supporte, mais je suis surtout assise depuis ce matin (voire couchée, pour la sieste !) Je m'oblige à fait quelques pas dans le couloir, je fais trèèèèès attention à bien rester dans le bon axe, je suis pas prête de pouvoir à nouveau m'asseoir en tailleur, c'est moi qui vous le dis, et j'ai pas tellement envie d'essayer pour le moment d'ailleurs...
Sur ce, c'est l'heure de mes antalgiques, ah mais.

...

Alors non, il ne faut pas, vraiment non, il ne faut pas...

... oublier qu'il y a un bord de trottoir. Les bords de trottoirs ne s'en vont pas quand la nuit on n'a plus besoin d'eux..., eeeeeet ouiiiiii. (Par contre il faut que l'on re-signale au proprio que la puce de détection de mouvement pour la lumière dans l'impasse est défectueuse, elle ne s'est activée que quand j'ai basculé pour me relever !)

... tergiverser des heures pour sortir la poubelle. J'avais pas envie, ça devait être un signe en fait !

... sortir en tatannes. J'aurais peut-être évité de m'arracher 1/2 ongle d'orteil.

Mais quel put%&£ de gadin, mes aïeux !!!

Pfff, ça va se moquer parmi les collègues, demain...

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